jeudi 13 janvier 2011

Mon village en automne


J'aime Peisey en automne, Peisey débarrassée des touristes, qui frissonne et s'endort dans le brouillard.
J'aime me promener dans ces ruelles étroites laissant venir à moi tous les bruits, tous les mouvements qui m'entourent. Ici, c'est le bruissement des feuilles mortes, là le jappement d'un chien, un peu plus loin, le carillon du clocher que je ne peux voir mais devine tout en haut du village.

Soudain, l'odeur forte et chaude d'une étable s'échappe d'une ouverture, mon nez insensible à cause du froid, un instant se réveille. Il reconnaît alors la fumée d'un feu de bois, l’odeur annonciatrice de la neige.

Je me dirais « ça sent la neige » ; cette réflexion fait toujours rire mes amis de la ville.
J'imagine le bétail, J'imagine ces gens qui, paysans ou non, profitent de novembre pour bricoler chez eux, lire, écrire ou rêver. Certains m'auront apperçu dans mon errance. Un rideau qui retombe sur une fenêtre embuée sera le seul signe, discret, qu'ils portent à l'extérieur. J'aime la différence qu'il existe entre la lumière palotte du soleil et les lumignons des réverbères, petites étoiles qui m'indiquent un chemin à suivre, celui de la maison, de la soupe chaude.

Et après un tel week-end, Je reprends la voiture. Je regagne Paris, non sans regrets, Je vous l'ai dit, j'aime tant Peisey dans le froid et la brume.

© Laurent SILVIN, 1995

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