jeudi 13 janvier 2011

Quelques flocons de souvenirs…


En me regardant dans le miroir, ce matin, je n’ai pas reconnu mon visage. J’avais la barbe blanche !
Alors, il s’est passé un phénomène étrange : je suis retombé en enfance. L’enfance de mes souvenirs… Je me suis rappelé de VOUS , mes chers grands-parents paternels !…

J’étais assis là, dans la cuisine chaude et humide, Mémée nous préparait un plat délicieux : le riz grand-mère. Un riz, comme celui-là, je n’en ai jamais retrouvé le goût. C’était du riz blanc qui avait juste un peu trop attendu qu’on le serve. Pour nous faire patienter, Mémée y rajoutait du Beaufort « local » car affiné à la fruitière de Peisey (aujourd’hui devenue l’atelier de bijoux). Ca faisait des fils, et, pour relever le met, des oignons, grillés dans l’huile, étaient mélangés. Un véritable festin auquel nous avions droit, mes sœurs et moi, le dimanche, il me semble !
Je me souviens du petit train de chaises dans la cuisine. Je me souviens des vaches, des chèvres, qui, dans « l’écurie » attendaient impatiemment l’arrivée du soleil et de l’herbe fraîche. Je me souviens de Mémée passant des après-midis entiers avec les voisines à se coiffer. Cela me faisait un peu drôle de voir, de savoir, qu’elle avait des cheveux… en vrai !!
Je me souviens du sirop de grenadine que l’on buvait au 4 heures, lorsque nous ramassions le foin. Je ne sais pas si mon aide était efficace ! Peut-être pas. Sauf, lorsqu’il fallait grimper sur la charretée de « barions » solidement attachés, sur la remorque du motoculteur conduit par Pépé.
Pépé et son motoculteur, notre fierté, à nous ses petits-enfants. Quel bonheur, ces balades sur les routes de la vallée.

Je me souviens des nuits dans le lit de Plan-peisey, surtout, celui de la grange, qui ressemblait à un petit théâtre… Un, Deux, Trois petits coups ; c’est l’heure. De Plan-peisey,je garde le souvenir de la lampe à gaz qui nous éclairait le soir, de la soupe chaude que nous mangions avec le beaufort, et la tomme à la croûte rouge, pleine de pénicilline naturelle. J’en salive encore !
Je me rappelle des « tavallions » du Freney et surtout de Moulins. Je me vois grimpant l’échelle et me laissant tomber dans le foin. C’était notre plongeoir, notre piscine. Pépé, avec patience, - ou résignation ! -, nous laissait faire. Pourtant, cela n’est pas très bon pour le foin, je crois.

Je me souviens des rires de Mémée…
Et des histoires de Pépé…
D’ailleurs, il y en a certainement une, au moins, que l’on ne connaît pas !

J’aimerais avoir autant de mémoire que toi, Pépé. Mais je me rends à l’évidence, j’en ai moins de la moitié. Ces histoires sur la vallée, quelles découvertes, quels enchantements, pas besoin, après ça, d’écouter les infos. Et tout y passe, les contes, l’histoire d’hier et d’aujourd’hui, les anecdotes, les rumeurs, les bons et - les moins bons - souvenirs. Avec toi, ils ressurgissent, ils revivent. Comme cela se passe pour moi aujourd’hui. Pour nous , pour VOUS aussi !!

Tiens, à propos d’histoires inconnues !
Connaissez-VOUS celle de Adam qui apercevant Eve, de suite avec elle, fut de mèche ?
A tel point, qu’au Paradis terrestre, ils se roulèrent dans l’herbe fraîche.
Et le Pêcher originel, nous dit la légende, aurait eu lieu aux Rèches.

Mes chers grand-parents, je vous souhaite, en ce jour, un joyeux anniversaire.

Laurent, votre petit fils qui vous aime,
La Motte-servolex, le 29 mai 2001.

© Laurent SILVIN, 29 mai 2001



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